• Partis de Syston, après une heure et demie de route et 70 miles parcourus - dans la direction de la région des West Midlands, à l'ouest de Birmingham - nous voici à Dudley, au cœur du Pays Noir ( Black Country ), partis à la découverte de son Musée Vivant – BCLM = Black Country Living Museum.

    C'était la partie la plus industrialisée de la Grande Bretagne à l'époque de la Révolution Industrielle ; il y avait des mines de charbon, du minerai de fer, et les activités minières et de travail du fer, puis de l'acier se sont développées dans une atmosphère plombée par la pollution noire, d'où le surnom de la région – que l'on a commencé à nommer ainsi vers 1840.
    Quelques années plus tard, c'était un pays « noir le jour et rouge la nuit » entre les retombées de suie et l'éclairage produit par les hauts fourneaux. Les années 1970 – 1980 virent la fin de ce type d'activités industrielles et l'apparition d'un très fort niveau de chômage.

    Pour garder la mémoire de ce pays, les habitants ont très fortement adhéré à l'idée d'un musée, et ont volontairement participé à des travaux de construction, puis d'animation du nouveau musée.

    Un terrain de 100 000 m² récupéré sur des friches de chemin de fer, de fours à chaux abandonnés et de plusieurs puits de mines a été rasé, puis ont été implantés des sites où il serait possible de retrouver la vie locale des années 1850-1950. Ces sites rassemblent des bâtiments industriels et d'habitation (village) qui ont été démontés dans les communes environnantes - Dudley, Walsall et Wolverhampton – et remontées sur place, brique après brique.
    D'autres « activités » ont été montées à neuf, comme modèles réduits ou à pleine échelle.

     

    On pénètre par un bâtiment de Direction qui renferme un ensemble de bains-douches. La structure en fer forgé rappelle que Lord Dudley – qui a donné son nom à la ville (ou réciproquement) – a trouvé que le charbon “de terre” devait remplacer avec profit le charbon “de bois” dans la métallurgie du minerai de fer présent sur place, et permettait d'obtenir de la fonte – à teneur de carbone élevé - qui pourrait avoir des applications multiples dans des constructions urbaines. Il se trouve qu'il y avait sur place du charbon dans des mines affleurant le sol, ou bien à très faible profondeur, et le calcaire des falaises voisines allait servir dans les étapes de métallurgies successives

     
    Le canal s'enfonce dans la craie 
    Les fours à chaux
    On parcourt toutes ces étapes de l'évolution du travail du fer, on voit comment les machines à vapeur mises au point vers 1750 permettent d'enlever l'eau des mines. Car cette eau est présente partout. Les canaux sont creusés pour évacuer les productions et pour aller chercher la craie dans la colline et la brûler en chaux qui servira en sidérurgie. La force des chevaux, des hommes et des femmes est utilisée dans toutes ces activités.
    Machine à vapeur permettant l'évacuation de l'eau des mines  

    Autour, des métiers se développent : des forges, des laminoirs pour fabriquer des pièces de différentes sortes, des clous, des chaînes, des ancres de marine – dont celles du Titanic...

     

    On traverse un pont, et voilà le Village où est reconstituée la vie de tous les jours entre 1900 et 1930. Le principe est le même; des maisons ont été “reconstituées” brique par brique, pour montrer la vie à cette époque.
    On peut rentrer dans des intérieurs de familles ouvrières ou de contremaîtres – meublées d'époque. Des commerces – boulangers, quincaillers ... sont présentés ainsi que des boutiques plus particulièrement destinées à solliciter le porte-monnaie des visiteurs ( le “pub” et le “fish and chips”). La plupart de ces maisons ou commerces sont animés par des bénévoles !

    On pénètre dans l'école - 2 classes – ou dans l'église; on a la fête foraine d'époque (moyennant un supplément !) .

     Nous avons donc passé quelques heures fort intéressantes. Il y a bien eu quelques passages pluvieux, mais nous étions dans l'ouest de l'Angleterre

    Le vieux tramway censé nous ramener au point de départ ne nous a malheureusement pas résisté, et nous avons terminé notre visite à pied vers une collection importante et de qualité de voitures Sunbeam qui étaient produites aussi dans cette région. 


    Un grand merci à nos hôtes !

    J-P S. le 16 mai 2013